Système collectif de protection contre certains risques liés au travail.
La sécurité sociale accorde des revenus de remplacement aux travailleurs en cas de chômage et en cas de maladie et d'invalidité. Le risque de se retrouver sans ressource à l'âge de la retraite est couvert par le système des pensions. Pour ces quatre cas de figure, la sécurité sociale organise une solidarité obligatoire entre les actifs et les inactifs.
Les difficultés de faire face à certaines dépenses pour les soins de santé et pour l'éducation des enfants sont aussi prises en compte par la sécurité sociale. L'assurance soins de santé rembourse une partie des frais médicaux, tandis que les allocations familiales forment un complément de revenus au bénéfice des personnes qui ont des enfants à charge.
Récemment est venu s'ajouter le versement d'indemnités pendant le congé de maternité.
En Belgique, le choix a été fait très tôt d'organiser cette solidarité par un régime d'assurances sociales, à l'instar du système mis en place en Allemagne dès le 19e siècle sous Bismarck. Ces assurances sociales sont financées par des cotisations du travailleur et de l'employeur calculées en pourcentage du salaire brut. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, au moment de généraliser la protection sociale et de la rendre obligatoire, ce système a été amplifié, alors que certains voulaient le remplacer par un système basé sur l'impôt comme celui qui avait été mis en place en Angleterre en application du plan élaboré par Lord Beveridge.
Le projet d'accord de solidarité sociale élaboré clandestinement pendant la Seconde Guerre mondiale jette les bases du système actuel et l'arrêté du régent du 28 décembre 1944 concernant la sécurité sociale des travailleurs le met en application en créant l'Office national de sécurité sociale (ONSS).
Les organisations syndicales et les organisations patronales participent à la gestion paritaire au sein des institutions publiques de sécurité sociale.
Les cotisations sociales des salariés, qui financent l'essentiel de leur régime de sécurité sociale, sont versées à l'ONSS. L'Autorité fédérale verse aussi à l'ONSS une quote-part, qui représente environ 12 % du budget total de la sécurité sociale.
Le budget de la sécurité sociale fait l'objet d'une concertation entre les syndicats, les organisations patronales et le gouvernement fédéral.
Les risques professionnels spécifiques – accidents du travail et maladies professionnelles – sont couverts par des cotisations à charge des employeurs. Ces deux branches ne font pas partie de la sécurité sociale au sens strict.
Les travailleurs indépendants ont leur propre régime d'assurances sociales, dont l'organisme central est l'Institut national d'assurances sociales pour travailleurs indépendants (INASTI).
Quant aux agents de la fonction publique, ils ne sont pas couverts contre le risque de perte d'emploi. Pour les autres risques sociaux, ils sont couverts par un système qui leur est également propre.